Si vous passez par ici, ça serait bien de se croiser, non ?

On pourrait discuter savons, soins, sanglichons, météo et autres sauvageries.

Un aspect amusant du métier de savonnier, c’est de proposer un produit le plus banal qui soit. Le savon, la savonnette, c’est le truc du quotidien. Ce qu’on en pense, la manière dont on l’utilise, on y réfléchit à peine. Pourtant, c’est un produit de l’intime, du corps, de l’hygiène et donc de la coulisse… Et simultanément, son usage, ses représentations liées à l’hygiène sont toujours sociales, culturelles et historiques.

Oui, vous avez compris qu’avec nous, le savon, c’est l’alpha et l’omega (Quoi? Non, nous ne sommes pas excessifs!). D’ailleurs, si on retrace son histoire, on voit que ce qui se joue entre vous et votre petit morceau de savon tous les jours, c’est l’histoire de l’humanité. Rien que ça, ouais !

Le triptyque du savonnier : du gras, de l’eau, de l’alcali

Déjà parce que le savon aurait été découvert dès la préhistoire. Peut-être même dans le Périgord par un Cro-Magnon faisant cuire un petit gigot par temps pluvieux : graisse, cendre et eau, la trinité du savonnier ! C’est ce qu’imagine Roger Leblanc* dans son ouvrage. Car si on ne sait pas vraiment comment les choses se sont goupillées, les préhistoriens ont bien trouvé des substances proches du savon lors de leurs fouilles. Par contre, pour trouver quelques traces plus tangibles, il faut se téléporter en Mésopotamie, 2800 ans avant J.C.

C’est donc sur une tablette sumérienne dans la région de Babylone que l’on trouve les premières indications manuscrites de fabrication du savon. Les sumériens évoquent plus précisément une sorte de pâte à savon, composée d’eau, d’alcali et d’huile de cassia. Ce n’est pas vraiment un savon réservé à l’hygiène. Il est utilisé pour nettoyer et traiter les laines et cotons.

Des traces écrites, on en trouve aussi en Egypte, 1550 avant J.C., sur le papyrus Ebers. Ce papyrus est une somme de prescriptions médicales dans lesquelles l’hygiène tient une place centrale. Il y est précisé que les égyptiens se lavent avec une forme de savon composé de gras animal et d’huiles végétales mélangés au trona, un minerai proche de la soude.

Papyrus Eber savon égyptien

On trouve d’autres mentions du savon dans les écrits de Pline l’Ancien. Il évoque l’existence du Cepo galliarum en Gaule. C’est alors un mélange de suif, de saindoux, d’huiles alimentaires mêlé à des cendres. S’il sert à l’hygiène du corps, il est aussi utilisé pour les cheveux, notamment pour se les colorer.

Etrangement, les romains comme les Grecs, connus pour leurs traditions très fines de soins du corps, n’utilisent le savon que tardivement. Ils ont pour usage de se laver par « abrasion » : les uns utilisent des poudres pour se frotter le corps avant de s’enduire d’huile, les autres s’enduisent d’huile avant de l’ôter par le frottement d’un strigile, une sorte de racloir. Ce n’est qu’au IIème siècle que le médecin grec Galien recommande l’usage du savon autant pour son aspect thérapeutique que pour l’hygiène.

Les poudres de plantes, d’argiles, de minerais tout comme les huiles, la vapeur d’eau ou encore les frictions et enveloppements se juxtaposent, précèdent ou complètent l’utilisation de produits ressemblants fortement aux savons que l’on connaît aujourd’hui.

Les savons mythiques

Si les techniques du corps différent selon les lieux et les temps, elles sont universelles. Le savon y tient une place prépondérante. Certains de ces savons de légende sont encore fabriqués.

Sur le continent africain, c’est le savon noir qui est décrit dans la littérature. A base d’huile de palme, de beurre de karité, de beurre de cacao mélangés aux cendres de pelures de plantain, de feuilles de palmiers et/ou bananiers, de noyaux de cacao, il existe une multitude de recettes. Il semblerait que les Yoruba, originaires de ce qui est le Ghana aujourd’hui, en soient les premiers producteurs et permirent sa diffusion d’abord en Afrique de l’Ouest puis dans l’ensemble du continent. Ce savon noir solide serait l’ancêtre du savon noir en pâte d’Afrique du Nord. Il est toujours un savon réputé.

Trois autres savons solides sont légendaires : le savon d’Alep, le savon de Castille et le savon de Marseille. Le premier est précisément détaillé dans le plus célèbre traité de médecine arabe du Moyen-âge, le Kitab al-Mansouri fi al-Tib (Le livre sur la médecine dédiée à Al Mansur). Dédié au gouverneur de l’actuel Iran, il est rédigé par Al-Razi, médecin, naturaliste, philosophe et alchimiste persan. Dans cet ouvrage, sont décrits les chaudrons en cuivre dans lesquels boue un mélange d’huile d’olive, de soude et de cendres de laurier et d’eau. Les blocs de savons sont ensuite séchés 12 mois au soleil. C’est d’ailleurs de la langue arabe que provient le terme alcali, Al-qali.

Les relations denses entre le monde arabe et le sud de l’Europe permettent la diffusion massive du savon d’Alep et de ses techniques codifiées de fabrication. Les bouleversements historiques freinent ce commerce et incitent les principaux lieux de production d’huile d’olive en Europe à produire leurs propres savons : Italie, Espagne, sud de la France, Grèce.

C’est l’apparition quasi-officielle du savon à base d’huile d’olive, qui va devenir peu à peu savon de Castille. Ce savon existait certainement déjà, comme il existait des savons élaborés à base de gras animaux dans le nord de l’Europe. Le savon de Castille a ceci de particulier qu’il est réalisé à froid et qu’il contient uniquement de l’huile d’olive, aucun autre gras. Très peu moussant mais très doux, avec une odeur légère, il est plébiscité. Se développe aussi le savon dit de Marseille. Conçu à chaud, en excès de soude, il est fabriqué dans tout le sud de l’Europe.

Le Moyen-Âge est le temps des étuves, bains publics accessibles aux plus fortunés. Pour les autres, il reste les cours d’eau. Et on s’y presse. Contrairement aux idées reçues, le Moyen-Âge est un temps de l’hygiène et des soins du corps.

Etuves Moyen Âge hygiène

En 1371, des documents attestent de la présence officielle d’un savonnier à Marseille. Pour autant, les guildes de savonniers sont implantées partout dans le pays depuis bien longtemps. Un texte élaboré par Charlemagne, dès 800 après J.-C., intime que des fabricants de savons soient correctement implantés sur tout le territoire et, au passage, que les 2/3 de la production lui soit réservé. Parce que le savon reste assez cher. D’ailleurs, dans les bains publics, il est possible d’utiliser des fleurs de saponaire si l’on ne peut pas s’offrir un morceau de savon.

La fin du Moyen-Âge est toute autre. On considère que l’eau véhicule les miasmes. C’est la « théorie des humeurs ». Et, en période d’épidémies de peste, cette croyance fait son petit effet. C’est une croyance en partie vraie. Les rues font office de latrines publiques. Les pollutions animales, humaines et chimiques se déversent toutes dans les eaux. Aux fluides et déchets humains se mélangent les extraits tanniques versés par les teinturiers, les noirs de chaudière des forgerons, etc. On arrête les bains, on se lave avec modération, de préférence sans eau. On lui préfère les alcools, parfumés le plus souvent. On s’en frictionne puis on se poudre et on se parfume, beaucoup. A la Renaissance, la crasse devient protection naturelle, barrière aux infections qui pullulent.

C’est au XVIIIème siècle que l’eau réintègre son statut purificateur. Les bains se multiplient jusqu’à l’arrivée des hygiénistes du XIXème. Le savon, lui, a continué son évolution, discrètement.

De l’industrialisation au savon… sans savon

Sa production s’est industrialisée. Alessandro Giraudo* rappelle qu’en 1786, à Marseille, 49 savonneries et leurs 600 ouvriers produisent 76 000 tonnes de savon. Pour faire face aux besoins, des forçats peuvent même être « prêtés » par l’Arsenal des galères pour multiplier la main d’oeuvre. La chimie n’y est pas pour rien non plus. D’abord en 1791 avec Nicolas Leblanc qui brevète un procédé de fabrication de soude à grande échelle. Ca fonctionne mais c’est coûteux et polluant. Etienne Solvay améliore ensuite le procédé. En parallèle, l’invention de l’électricité et l’installation des grandes usines accroissent les possibilités de production.

C’est l’âge d’or de la savonnerie. Peu à peu, le savon, lourdement taxé jusqu’à très tard dans le XIXème siècle, devient meilleur marché. Il est produit en grande quantité, son usage est recommandé, voire obligatoire lors des campagnes d’hygiène et de santé publique.

La première guerre mondiale stoppe net cette expansion. A la sortie de la guerre, il y a pénurie de matières premières. Trop peu de corps gras disponibles, le savon se fait rare. En 1916, en Allemagne, apparaît le premier « agent de surface de synthèse ». C’est l’ancêtre de ce qu’on appelle aujourd’hui les tensio-actifs de synthèse. La seconde guerre mondiale oblige à plus d’innovation encore. De nouveaux tensio-actifs de synthèse sont développés. Peu chers, peu demandeurs en matières nobles, faciles à fabriquer et à assembler, ils sont produits en masse. Dans les années 50, ils supplantent le savon.

Ils sont même préférés par les consommateurs. Il faut dire que le savon s’est auto-déclassé. L’industrie a appris à séparer la glycérine pour la vendre à d’autres industries. Le savon est industrialisé à outrance, produit avec des huiles bas de gamme, et se vend amputé de sa glycérine. Il assèche la peau. Comble de l’ironie, les tensio-actifs de synthèse sont adoucis avec la glycérine vendue par les industries du savon.

Pour autant, la savonnerie traditionnelle demeure. Elle est discrète, réservée aux puristes, parfois considérée comme folklorique voire ringarde. Elle apprend à se défendre aussi. Quand des industriels décident de publiciser et de vanter les mérites du « savon sans savon » (en bref, des tensio-actifs de synthèse), les savonniers exultent. La guerre sera longue mais l’appellation « savon sans savon » sera finalement retirée.

Et, peu à peu, la savonnerie traditionnelle suscite à nouveau l’intérêt. Les gels douches sont finalement irritants, les odeurs et couleurs agressives, les publicités et le marketing épuisent; saturation des corps, des esprits et des sens.

Un nouveau moment dans le rapport à soi, à l’hygiène et au monde.

Passionné(e)s des histoires de savon, de propre et de sale ? C’est par là :

Derrière, sur le côté, en tout petit sur le devant de l’emballage, mais toujours là, et pour cause, c’est obligatoire : la liste des ingrédients !

Au niveau réglementaire, on appelle ça l’INCI (prononcé INKI) : International Nomenclature of Cosmetic Ingredients. Cette liste est souvent obscure. Elle oblige à utiliser des termes anglais et/ou latin. Son objectif est qu’elle soit compréhensible partout dans le monde, quel que soit le fabricant, le lieu de production ou de commercialisation d’un produit. C’est un peu le langage mondial de la cosmétique.

Pour y voir plus clair, quelques bases :

Une langue internationale pour la cosmétique

Au-delà des règles de mise en ordre, il y a tout un langage, mêlant latin et anglais. En général, les extraits naturels (plantes, huiles, …) conservent leur nom latin suivi d’un terme anglais précisant la partie ou le composé utilisé.

Par exemple, l’huile d’olive devient Olea europea fruit oil, l’huile essentielle de lavande vraie devient Lavandula angustifolia oil alors que l’eau florale de lavande vraie va devenir Lavandula angustifolia flower water.

Ca se complique encore un peu quand on saponifie les huiles. L’Olea europea fruit oil se transforme, sous l’effet de la saponification, en Sodium olivate quand on utilise la soude et en Potassium olivate quand on utilise la potasse. Il en va de même avec toutes les huiles et tous les beurres saponifiés. Parmi les surprises, l’huile de ricin se nomme Ricinus communis seed oil mais se transforme en Sodium castorate lorsqu’elle est saponifiée (ici à la soude). Rien à voir avec le petit animal constructeur/déconstructeur, le castorate fait référence au nom anglais de l’huile de ricin : Castor oil.

Vous trouverez aussi, selon la composition des produits, des noms de molécules, généralement en anglais. Comme Glycerin pour la… glycérine, Sodium bicarbonate pour le bicarbonate de soude, etc.

Les compositions parfumantes se retrouvent sous le terme générique de « parfum ». Cela permet de protéger la formule. l’inconvénient c’est que le terme parfum est valable pour les compositions à base d’huiles essentielles comme pour les compositions synthétiques. C’est pour ça qu’une précision est souvent apportée quant à l’origine naturelle dudit parfum. Parfois, l’utilisation d’une composition naturelle induit la présence d’allergènes potentiels, présents naturellement dans les huiles essentielles. Ils doivent obligatoirement être indiqués. Ils apparaissent en fin de liste, leur pourcentage étant très faible.

En fonction des produits que vous utilisez, vous retrouverez des « CI pleindechiffres », c’est-à-dire des colorants, codifiés par cinq chiffres selon le Colour Index (d’où le CI). Si les colorants n’ont aucune utilité cosmétique, ils sont inoffensifs. C’est parfois leur mode de production qui est discutable. Vous pouvez aussi trouver des acronymes comme le PEG, le SLS, l’EDTA,… la liste serait trop longue. Là encore, il y a du bon, du très bon, du mauvais, du très mauvais.

Si vous avez un doute sur un ingrédient, de nombreuses bases de données existent et sont consultables, notamment sur le net. La seule faisant loi en Europe est la base de données CosIng. De prime abord, ce n’est pas la plus attirante… Mais elle est redoutable. Elle fait état de tous les textes réglementaires, des études sur les composants, répertorie tous les ingrédients avec des fiches individuelles, précise leur fonction, et surtout, elle est officielle, mise à jour et gratuite.

Une grammaire de la cosmétique à apprivoiser

On a précisé que l’INCI se lisait en ordre décroissant. Est-ce pour autant que l’ingrédient en fin de liste est juste là pour faire beau ou que, si le premier ingrédient de la liste est de l’eau, on ne vous vend que de l’eau déguisée en cosmétique ?

Non. Mais parfois oui.

Tout dépend des produits, de l’ensemble de leur composition et de ce qu’on vous promet. On sait bien que ces précisions ne vont pas beaucoup vous aider…

Imaginons, vous achetez une crème hydratante. Le premier ingrédient est de l’eau. C’est normal. Bien sûr, cela pourrait être une eau florale ou du jus d’aloé véra, plus précieux mais aussi plus actifs. Or, peut-être que votre crème contient déjà de nombreux actifs, ou vise à ne pas trop stimuler une peau sensible. En bref, la formulation possède un équilibre. Et comme partout, le mieux est parfois l’ennemi du bien.

Pareillement, dans notre huile à barbe, le bisabolol est en fin de liste. C’est un extrait très actif dont le pourcentage dans une formulation est limité au niveau réglementaire. Si vous dépassez cette limitation, votre produit est recalé lors de l’évaluation toxicologique. Cet exemple vaut pour de nombreux produits « à l’extrait de » ou avec des actifs puissants. En fonction du type d’actif et du type de produit, il est normal (voire obligatoire) que cet actif arrive en fin de liste car, par principe, un actif, c’est très actif ! Il doit être dosé avec minutie.

Par contre, si on vous promet un produit à base d’huile d’argan et que l’huile d’argan se situe en toute fin de liste, il y a un problème. C’est aussi problématique si la majorité de la formulation est composée d’ingrédients très douteux et qu’apparaît en fin d’INCI l’extrait naturel tant vanté sur le packaging. Ce n’est pas le positionnement de l’extrait qui pose question, c’est sa place dans une formulation qui ne lui rend pas justice. Une formulation cosmétique honnête, c’est de l’équilibre et de la cohérence.

Travaux pratiques : le savon Loup

Dernière ligne droite, on met en pratique ! Prenons l’exemple d’un de nos savons, le Loup. Au départ, sa composition est relativement simple : des huiles et beurre végétaux en partie saponifiés, du charbon, de la farine de châtaignes et des huiles essentielles.

En INCI, ça donne ça :

Sodium olivate, sodium cocoate, sodium shea butterate, aqua, glycerin, sodium sunflowerseedate, sodium rapeseedate, sodium castorate, castanea sativa seed flour, parfum, olea europea fruit oil, butyrospermum parkii butter, cocos nucifera oil, helianthus annuus seed oil, brassica campestris seed oil, ricinus communis seed oil, charcoal powder, geraniol, limonene, linalool.

On y trouve donc les huiles d’olive et de coco saponifiées, le beurre de karité saponifié, apparaît la glycérine produite naturellement lors de la saponification puis l’eau qui demeure après la saponification. Il y a ensuite les huiles de tournesol, de colza et de ricin saponifiées, la farine de châtaignes et les huiles essentielles dont le mélange est pudiquement nommé « parfum ». Déboulent alors toutes les huiles et beurre dans leur version « non-saponifiée ». C’est-à-dire qu’elles ont toutes été introduites en surgras et restent en suspension dans le savon : olive, karité suivis de la coco, du tournesol, du colza et du ricin. Ce sont les mêmes que celles du début de liste, c’est juste qu’on en a mis plus que nécessaire, histoire que le savon soit ultra-doux.

Et enfin, arrivent le charbon et plus loin les composés des huiles essentielles potentiellement allergènes. Le charbon, fortement actif, est en fin de liste au regard de sa puissance. En mettre plus dans le savon, c’est passer de la détox au polissage. Les allergènes sont loin derrière mais l’INCI, afin de protéger les formules, ne permet pas de préciser les pourcentages des ingrédients listés.

L’INCI demeure ainsi une liste d’ingrédients obligatoire, utile, informative mais aussi indicative. Elle vous signale ce qu’il y a dans le produit, vous informe un peu sur les proportions mais laisse assez de flou et de marge de manoeuvre au fabricant pour protéger sa formule. En somme, l’INCI, pour peu qu’on arrive à la déchiffrer, vous donne la philosophie d’un produit.

Y’a plus qu’à acheter une loupe !

Sous un nom étrange, il s’agit simplement de la seule technique de fabrication du savon qui permette de conserver toutes les propriétés des matières premières utilisées en assurant un procédé de fabrication écologique.

La saponification à froid des savons, un procédé artisanal

La saponification à froid est un procédé très difficilement industrialisable. Il demande des matières premières d’excellente qualité (rien ne peut être caché dans un savon à froid) et du temps long, très long. Il faut en moyenne 5 à 6 semaines pour que le savon soit utilisable. Les savons fabriqués avec cette méthode sont par principe artisanaux. Il existe d’ailleurs une charte du savon à froid pour déterminer les incontournables de la méthode et offrir un cadre commun aux artisans savonniers.

Quelle est la différence avec la saponification à chaud ?

Dans l’industrie du savon, lorsqu’on fabrique des savons en grande quantité, c’est la saponification à chaud qui est utilisée. En principe, les industriels chauffent la pâte à savon jusqu’à 120 °C afin d’accélérer la réaction chimique qui est normalement assez lente. La pâte à savon provient souvent de bondillons (sorte de petits rouleaux de savons réalisés à chaud) qui sont refondus et remis en forme dans des boudineuses. Oui, ça s’appelle comme ça !
Savons et/ou bondillons sont souvent élaborés à partir d’huile de palme, parfois de gras animaux ou de fond de cuve d’huiles végétales, auxquels peuvent s’ajouter de nombreux additifs synthétiques : EDTA, propylène glycol, sodium laureth sulfate, chélatants… Aussi, le savon est souvent séparé de sa glycérine. Au final, l’épiderme peut s’en trouver asséché, voire sensibilisé par les additifs.

Et pour faire court, on va éviter de vous parler du gel douche, de ce qu’il est et de ce qu’il fait réellement…

À l’inverse, la saponification à froid est une méthode artisanale qui permet de produire des savons solides ou liquides surgras riches en glycérine végétale.

Quel est le procédé de fabrication du savon à froid ?

Parce qu’au départ, le savon, c’est assez simple : il s’agit du mélange d’un corps gras (huiles végétales par exemple) et d’un agent alcalin (soude ou potasse). Cela donne, en chimie, du savon et de la glycérine végétale. Avec cette méthode traditionnelle on ne chauffe pas la pâte à savon ce qui permet de conserver les propriétés des huiles végétales. Cela permet aussi d’introduire en cours de process des huiles essentielles (sensibles à la chaleur), des pigments minéraux ou végétaux, et des actifs comme du miel ou du lait.

La pâte à savon n’étant pas chauffée, le processus de saponification suit son rythme naturel. Il dure au minimum 4 semaines, le plus souvent 6 semaines. Les savons sont alors en phase de « cure », ce qui ressemble au temps d’affinage des bons fromages. Un savon à froid est souvent « surgras », ce qui signifie qu’une quantité d’huile végétale a été introduite en excès. Et à la fin de la réaction, cet excès reste en suspension dans le savon ce qui lui confère des qualités nourrissante et antioxydante. La glycérine qui se forme naturellement lors de la réaction de saponification est conservée dans le savon à froid et hydrate la peau.

Attention ! Les savons saponifiés à chaud peuvent aussi être de très bon savons. C’est le cas des « vrais » savons d’Alep ou de Marseille. Mais ils doivent être élaborés avec des huiles de qualité, sans intervention chimique et selon des procédés plus longs que les savons industriels.

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Nos produits sont naturels : sans huile de palme, sans parabens, sans EDTA, sans huile minérale, sans parfum synthétique, etc.

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Tous les produits sont fabriqués par nos soins, dans notre savonnerie, située dans les Cévennes (sud de la France).

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